« Le 15 octobre 2011 - Journée de Mobilisation mondiale des indignés - Thomas Sankara, un exemple pour tous »

Publié le par jdor

Par Patrizia Donadello

 « NON ES UN CRISIS ES UN ESTAFA ! » CE N’EST PAS UNE CRISE C’EST UNE ESCROQUERIE ! Un groupe d’environ d’une centaine de pacifistes indignés en majorité des Espagnols, mais aussi en provenance d’autres pays (Russie, États-Unis, France, Allemagne, Grèce...), des résistants du mouvement espagnol du 15 Mai de Porta del Sol, sont en marche depuis plusieurs semaines pour atteindre Bruxelles en passant par Paris le 17 septembre où des forums seront organisés pendant trois jours [1]].

Partis de Madrid, Barcelone et Toulouse, ils espèrent arriver à Bruxelles le 15 octobre où une grande manifestation mondiale se déroulera devant le Parlement européen. C’est là que les différentes équipes de marcheurs indignés venues de différents pays d’Europe se rejoindront.

Pacifiquement, ils manifesteront pour protester contre la précarité, la vie chère, mais aussi pour « vivre libres ».

La date du 15 octobre a été choisie parce qu’elle marque l’anniversaire du sixième mois du campement sur la place Porta del Sol en Espagne. Bien sur, c’est un hasard, mais il nous parait cependant hautement symbolique que cette journée coïncide aussi avec l’anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara. Il aurait surement été aux côtés de ceux qui sont arrivés à des positions identiques aux siennes : CE N’EST PAS AU PLUS FAIBLES DE PAYER LA CRISE ! et pas seulement parce que c’est injuste, mais parce qu’ils ne peuvent pas la payer !

La révolution commencée en aout 1983 constitue un des plus grands défis lancé aux soi-disant « dirigeants du monde » par un des pays les plus pauvres de cette Afrique pillée et appauvrie. Une situation absurde alors que c’est aussi le continent le plus riche de la planète.

C’est en Haute Volta, rebaptisé par la suite Burkina Faso (ce qui signifie le Pays des hommes intègres) que Thomas Sankara, un jeune capitaine prit la tête d’une révolution. Il a rétabli la vérité, LA PAUVRETÉ N’EST PAS UNE FATALITÉ [2], en renversant complètement cette idéologie effroyable qui voudrait aujourd’hui encore nous faire croire le contraire :

Thomas Sankara, le premier alter mondialiste, fut le président plus jeune et plus pauvre du monde. Son salaire était si misérable qu’il aurait du faire rougir tous les chefs d’état de la planète. Il a montré clairement que, si un dirigeant a véritablement à cœur le bien-être du peuple, il existe dans chaque pays des possibilités d’y arriver pourvu qu’on fasse les bons choix.

Ainsi , le gouvernement révolutionnaire du Burkina Faso a mis au centre de ses priorités la libération de la femme et le soutien inconditionnel aux paysans et notamment :

- égalité effective de droits et de devoirs entre femmes et hommes ;

- autosuffisance alimentaire ;

- droit à la santé ;

- droit à la culture ;

- lutte à la corruption, aux gaspillages et aux privilèges de caste, des fonctionnaires et des hommes politiques ;

- désarmement ;

- protection de l’environnement.

En quatre ans seulement de révolution pacifique et populaire, sept millions de burkinabès furent assurer de bénéficier de 2 repas et 10 litres d’eau potable garantis par jour. De nombreuses parcelles furent distribuées à des prix accessibles, des maisons construites pour des fonctionnaires, des écoles, des dispensaires, des centres de santé primaire, des cinémas, des rues, etc. Tout ceci fut possible bien que le gouvernement ait refusé les prêts du FMI et de la Banque Mondiale qui auraient imposé des programmes d’ajustement inutiles pour les exigences du pays, et des choix économiques contraires aux orientations du pays. Par ailleurs Thomas Sankara appela ses pairs à s’unir et à s’organiser pour ne pas payer la dette.

« Nous ne pouvons pas être la classe dirigeante riche d’un pays pauvre - il disait - Il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns et l’eau potable pour tous ».

Thomas Sankara, le Président rebelle mangeait du mil comme les paysans pauvres de son pays, il circulait en bicyclette ou au bord d’une petite voiture, il s’habillait en Faso Dan Fani, un habit tissé localement avec du coton produit dans le pays. Il refusa les privilèges personnels et comme tous, il avait du emprunter pour acheter une maison pour sa famille.

Le 29 juillet 1987, il expliqua les raisons de son refus de rembourser la dette dans un discours à l’assemblée de l’OUA d’Addis Abeba, en demandant officiellement et publiquement soutien aux autres présidents africains qui étaient présents, pour la création d’un front uni contre la dette [3].

Le 15 octobre 1987, trois mois après son discours, un commando de militaires de Blaise Compaoré, avec la complicité et l’ordre du pouvoir international, l’a assassiné avec ses 12 collaborateurs, en traînant de nouveau son peuple en enfer parmi les pays les plus pauvres du monde.

Le 15 octobre 2011, la journée de la mobilisation mondiale montrera aussi, s’il y avait encore besoin, que Thomas Sankara ne s’est pas trompé quand il disait : « Tuez Sankara, des milliers de Sankara naîtront ! ».

Patrizia Donadello

Comité Sankara italien

Merci de signer et partager la pétition Justice pour Thomas Sankara. Justice pour l’Afrique à l’adresse : http://thomassankara.net/spip.php?article866&lang=fr

 

Indignation générale le 15 octobre à Bruxelles

Du 8 au 15 octobre 2011 des indigné-e-s de plusieurs pays européens rejoindront Bruxelles pour faire connaître leurs revendications. Parallèlement, l’assemblée des mouvements sociaux, réunie à Dakar en février 2011 a appelé à une semaine d’action contre la dette et les Institutions Financières Internationales.

Ensemble, faisons de cette semaine d’indignation et de mobilisation un temps fort de convergence des luttes. Rassemblons-nous, avec les indigné-e-s, le samedi 15 octobre à Bruxelles pour une démocratie réelle contre l’austérité et la dictature financière.

Ce mouvement européen est celui de l’ensemble des forces vives : citoyen-ne-s, syndicats, partis, ONG, associations, groupement, etc. refusant l’austérité et le pacte pour l’Euro. Chacun-e ayant la responsabilité d’en faire un mouvement fort et offensif à la hauteur de la crise sociale qui touche l’ensemble des pays européens.

- Les citoyen-nes sont concerné-e-s car sous le chantage de la dette publique, les réformes s’attaquent aux retraites, aux services publics, aux allocations familiales, aux indexations, etc...

- Les syndicats sont concernés car les réformes s’attaquent aux droits des travailleurs, précarisant et dévaluant le travail, les salaires et les contrats.

- Les associations et ONG sont concernés car les réformes cassent le travail de terrain qu’elles font au quotidien, les causes qu’elles défendent et les financements et subsides publics qu’elles reçoivent.

- Les partis politiques progressistes sont également concernés car les réformes en cours s’opposent aux projets de société qu’ils défendent.

La réponse à la crise doit être collective, c’est la seule manière de se faire entendre ! Rassemblons-nous avec les indigné-e-s. Ensemble refusons la dictature des financiers.

Toute-s à Bruxelles le 15 octobre 2011

Manifestation organisée par : Comité Action Europe, le mouvement des indigné-e-s européen

[1] [AGORA PARIS [16-18 SEP] | ACAMPADABCNINTERNACIONAL http://www.marche-paris.fr/fr/la-ma...>AGORA PARIS [16-18 SEP] | ACAMPADABCNINTERNACIONAL http://www.marche-paris.fr/fr/la-ma...

[2] discours de Sankara à l’ONU le 4 octobre 1984 voir à http://thomassankara.net/spip.php?article285

[3] discours de Sankara au sommet de l’ONU du 29 juillet 1987 voir à http://thomassankara.net/spip.php?article8


 

Merci à ThomasSankara.net

Source: http://thomassankara.net/spip.php?article1130&lang=fr

Date de parution de l'article original: 14/10/2011

URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=5982

Publié dans Faits de société

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