Le futur noir des générations de jeunes Français

Publié le par jdor

Futur noir ? Oui, et pas seulement en raison de la dette accumulée sur leurs têtes, pour une grande part par le pouvoir actuel, ces dernières années. Je veux parler des risques très sérieux d’illettrisme, voire d’analphabétisme des jeunes de ce pays.

http://www.lespacearcenciel.com

no-future-lespacearcenciel-web.jpgPourquoi ? Parce qu’à force de supprimer des postes d’enseignants dans l’Education Nationale, ce pouvoir fusille les chances d’un grand nombre d’élèves, en particulier tous ceux qui sont issus des classes modestes et pauvres. Au Québec, selon un témoignage que j’ai reçu, la même politique de suppression de postes a été pratiquée, des années durant. Résultats : Des classes surchargées de 30 élèves ou plus. Aujourd’hui, c’est la catastrophe, au point que le pouvoir dans ce pays cherche le plus de professeurs possibles. Combien d’années encore faudra-t-il, si par malheur la droite devait rester au pouvoir chez nous, pour que le même changement de politique ait lieu ? Car, ici aussi, le nombre de classes surchargées a augmenté et ce sont également des classes de 30 élèves ou plus que nous avons vu s’ouvrir à la rentrée. De plus, circonstance nettement aggravante, on jette, désormais, les enseignants débutants dans la « cage aux fauves » sans réelle préparation, en fait on leur fait comprendre, tout aussi aimablement que cyniquement qu’ils doivent « se débrouiller »…

Depuis 2007, ce sont environ 50 000 postes d’enseignants qui ont été supprimés. Cette année 2011, ce sont 16 000 postes qui se sont envolés. Aux parents et enseignants qui s’inquiètent, Luc Chatel à benoîtement affirmé que « La quantité n’est pas la réponse aux problèmes du système éducatif », ce que dément parfaitement l’exemple du Québec. Ce ministre, adepte reconnu de la langue de bois, affirme encore : « Les suppressions de postes dans l'Education nationale ne nuisent en rien au système éducatif car il y a moins d'élèves et un budget en hausse ». Selon l’INSEE, il est faut de dire que le nombre d’élève baisse. Ce fut vrai durant quelques années, à présent, la courbe s’inverse.

Une étude sortie en début d’année, étude menée par l’OCDE sur l’année 2007, montre que déjà, cette année-là, la France disposait d’un taux d’encadrement faible.  Sur 19 pays pris en compte, la France arrivait à l’avant-dernier rang ! Je crains que la FCPE ait totalement raison, lorsqu’elle affirme « Les suppressions de postes dans l'Education nationale n'obéissent pas à la démographie ni à la nécessité de réduire un budget qui serait surdimensionné mais à une volonté idéologique de casser l'Ecole publique, en la dénigrant et en supprimant ses moyens de fonctionnement ». (Figaro.fr 14/02/11)

Nous savons tous, nous, parents ou grands-parents, combien les lacunes sont grandes chez nos jeunes, notamment, en français.

Sur Europe 1, Eric Charbonnier, expert à l'OCDE, pointe du doigt le mauvais classement de la France dans l'école primaire, cruciale pour l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul. « Il y a beaucoup de difficultés scolaires pour certains dès le primaire. Il faut agir sur ces difficultés, en augmentant par exemple le nombre d'heures de soutien, la personnalisation et l'individualisation de l'enseignement ». (Figaro.fr 14/02/11) Oui, mais comment assurer des heures de soutiens avec un corps enseignant en constante diminution ?

Luc chatel Crédit photo : Reuters / Charles Platiau

luc-chatel_114.jpgToujours selon Luc Chatel, le budget de l’Education nationale serait en hausse de 1,6%. Problème, ce n’est pas l’argent qui va remplacer les éducateurs. On sait, par toutes sortes d’études, combien est important, pour l’élève, de croiser la route de bons enseignants. C’est primordial. Mais, bien sûr, ministre du Président des riches, Luc Chatel, forcément ne peut penser qu’argent…

A propos d’argent

L’argent, certes, à beaucoup d’importance, mais moins dans ce ministère que chez les familles. Or, là, ça se gâte gravement ! Nous avons vu, ces dernières semaines, que le nombre de pauvres s’accroissait de manière importante depuis plusieurs années, pendant qu’une petite clique de très riches était protégée et chouchoutée par l’hôte actuel de l’Elysée.

Cette situation qui n’a aucune raison de gêner l’UMP et son chef Sarkozy va, forcément se poursuivre. Ainsi, rien que pour le logement, le réseau d’agents immobiliers Century 21 à observé que : « le revenu mensuel moyen des locataires en France est passé, en dix ans, de 2015 à 2312 euros, soit une baisse de 2% en euros constants une fois prise en compte l’inflation. Pendant ce temps, sur la même période, les prix des loyers ont augmenté de 24% et même de 32% pour les seuls studios. » (Sources Le Monde du 7-09-11)

Et, franchement, ce ne sont pas tous les Français, loin de là, qui gagnent 2312 euros par mois !...

Par ailleurs, le gouvernement et Sarkozy, pris au piège de la dette qu’ils ont largement contribué à creuser avec leurs cadeaux fiscaux aux plus riches, va faire payer à tous les citoyens leurs erreurs idéologiques. Je ne reviens pas sur les « vaches à lait » que sont les automobilistes avec les taxes sur l’essence ou les fumeurs avec le racket sur le prix du tabac, mais comment ne pas se révolter devant le doublement de la taxe sur les contrats de mutuelle santé ? C’est odieux et touchera principalement les ménages modestes. Peut-être moins les plus pauvres, parce qu’ils sont nombreux à ne pas pouvoir se payer une mutuelle. J’en connais plus d’un qui ne va pas hésiter à supprimer sa mutuelle, surtout pour les femmes ou hommes seuls. Gare à la santé publique, au retour des maladies qui régressaient, car il ne s’agira pas seulement de supprimer les mutuelles, mais encore de se soigner de moins en moins puisqu’il n’y aura plus le secours des mutuelles dans les tarifs de soins et des visites médicales. Et je ne parle pas de l’hospitalisation que sera, de plus en plus, un luxe pour riches, d’autant que, toujours pas idéologie, dans le domaine de la santé aussi, ce gouvernement favorise le secteur privé par rapport au secteur public.

Délinquance et attaque contre le système scolaire

Il faut être borné ou complètement sous l’influence de l’idéologie néolibérale, pour ne pas comprendre à quel point une école de mauvaise qualité, suite aux diverses et graves erreurs imposées par les pouvoirs (l’actuel n’est pas le seul à avoir fait n’importe quoi, même si lui, accélère cette course vers l’abîme), entraîne un développement de la délinquance. Celle-ci, ajoutée à la pauvreté, voire la misère, ajouté également à la publicité omniprésente, y compris dans les quartiers les plus pauvres, publicité dont le but est de déclencher l’envie, le désir de posséder, produit un cocktail explosif.

Le problème des effets d’une école au rabais est récurrent, en France et, autant que possible, caché par les autorités politiques. Ainsi, une étude de l’OCDE du 6 décembre 1995, intitulée Littéracie, économie et société, effectuée dans plusieurs pays développés, la proportion de personnes de 16 à 65 ans éprouvant des difficultés pour l'écriture, la lecture, ou l'utilisation des informations, serait de 40,1% en France, 20,7% aux États-Unis, 16,6% au Canada, 14,4% en Allemagne, 10,5% aux Pays-Bas, et 7,5% en Suède. La France serait avant-dernière juste devant la Pologne. Cette étude n'a pas été diffusée par les autorités publiques en France… Tiens donc…

http://reflets-mag.blogspot.com

karcher.jpgDevant de telles catastrophes scolaires engrangés par les pouvoirs politiques, en particulier le gouvernement actuel, dirigé par Nicolas Sarkozy, n’a qu’une seule réponse. Pas de développement de l’école, du répressif, rien que du répressif contre les délinquants ! Sachant que la violence entraîne la violence, nous pouvons d’ores et déjà nous attendre à des émeutes comme vient d’en vivre l’Angleterre, victime, elle aussi, du même type de politique débile et, au final, criminelle.

En forme de conclusion

Le pouvoir actuel fait tout pour détruire l’école, du moins celle qui est censée instruire les couches modestes et pauvres. Il se construit une école de classes, une école à deux vitesses : Celle qui est chargée de former des individus, en principe uniquement aptes à obéir, notamment pour se faire exploiter en entreprises et celle, très chère, hors de prix, qui formera les « élites ».

Oui, l’avenir des jeunes générations est très sombre si ce type d’idéologie poursuit ses ravages. Au peuple de réagir, s’il a conscience de ce qui se passe ; s’il a conscience des dangers qui se trouvent à sa porte. Contre ces dangers-là, ni une Marine le Pen ni un Sarkozy-bis, ne peuvent avoir la moindre efficacité…

Jean Dornac
Paris, le 12 septembre 2001
 

Publié dans Réflexions

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