Les vents mauvais soufflent sur la France

Publié le par jdor

Mauvais vents pour les citoyens que le pouvoir ne va plus tarder à pressurer d’impôts de toutes sortes, impôts pour lesquels il est obligé de se creuser le crâne pour qu’ils n’apparaissent surtout pas comme des impôts.

Mauvais vents, encore, pour le pouvoir Sarkozy-UMP, au travers des affaires de plus en plus nombreuses et de plus en plus lourdes, s’ajoutant à la perte, ô combien amère, du Sénat.

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Les amis de Sarkozy s’évertuent à jouer aux « grandes offensées » lorsqu’on leur met, sous le nez, les différentes affaires. Certes, une mise en examen n’est pas une preuve de culpabilité ; certes, ces mises en examens ne prouvent pas non plus la culpabilité de Sarkozy lui-même. Mais, avoir autant de proches et amis sous le feu de la Justice, en dépit des contrôles exercés sur elle par le Parquet, obligatoirement soumis au ministère de la Justice, donc à Sarkozy lui-même, crée des doutes, de graves doutes dans toutes les couches de la société. L’un des gros doutes, d’ailleurs, concerne la Justice elle-même : Aura-t-elle les mains libres pour mener son instruction jusqu’au bout et librement ? Pour ma part, je n’en mettrais pas ma main au feu…

Comme l’ont notés certains chroniqueurs, après la défaite au Sénat, il y a comme une odeur de fin de règne. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, vous vous en doutez. J’appelle cette fin depuis le premier jour de l’élection de Sarkozy. Ce souhait n’est pas lié à sa personne, encore que… Non, je me suis trouvé opposant à sa politique dès 2003, après un discours où il haranguait policiers et gendarmes, leur affirmant qu’ils étaient « partout chez eux ». Par la suite, lors de sa carrière de ministre de l’Intérieur, il n’a fait que confirmer mon sentiment, c’est-à-dire qu’il y avait là, de la graine de dictateur qui ne demandait qu’à germer en fonction de l’importance du pouvoir qu’il pouvait avoir entre ses mains. C’est donc un véritable soulagement de le voir aussi amoindri, désormais.

Je reste persuadé que ce politicien, soutenu par beaucoup de puissants et de puissances d’argent avait tout entre ses mains pour imposer un pouvoir écrasant au peuple français. Fort heureusement, par ses attitudes touchant souvent au ridicule, durant les premières années de son mandat, par ses excès de langage, voire ses fautes lourdes dans la langue française, il s’est rapidement décrédibilisé auprès d’une grande partie des citoyens. Ses promesses non tenues, comme l’augmentation des salaires, des retraites, de mettre au pas les banques et les spéculateurs, sa soumission aux agences de notation qui a amené au massacre des retraités à venir, sa façon de mépriser le choix du peuple de rejeter la Constitution européenne en la faisant voter par le Congrès, et tant d’autres choses encore, ont largement participé au purgatoire dans lequel il se trouve et, peut-être, à l’enfer dans lequel il va être précipité dans quelques mois. Selon un sondage, 68% des Français le voient perdre les élections de 2011. C’est bien, cependant, j’aimerais mieux que 68% des Français souhaitent le voir perdre…

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SuperStock_4220-1449.jpgJe ne peux m’empêcher de penser aux années qui ont précédé la Révolution Française. A cette époque, aussi, une crise financière frappait le pays. Jacques Necker a voulu lutter contre la politique libérale qui, tout comme aujourd’hui, était favorable pour les spéculateurs. Il fut nommé directeur général du Trésor Royal peu de temps après la « guerre des farines », violentes émeutes provoquées par la politique libérale de Turgot qui facilita les opérations des spéculateurs. S’étant fait beaucoup d’ennemis en raison de sa politique anti-libérale, le roi finit par le faire partir. Il démissionnera en mai 1781. La monarchie se trouvant en état de faillite, la nécessité de trouver des fonds contraint Louis XVI à rappeler Necker le 25 août 1788… Il y eut encore quelques péripéties jusqu’au moment de la révolution.

On voit que cette période pré-révolutionnaire fut des plus troubles. Nous vivons des choses semblables, aujourd’hui. Instabilité ministérielle accrue ces dernières années et, surtout, l’abus de pouvoir des spéculateurs que les analystes nomment pudiquement « le marché ».

Ce qui m’a encore le plus marqué, ces toutes dernières semaines, c’est la similitude d’inconscience des réalités exprimée, sans doute sans le vouloir, par Carla Bruni-Sarkozy et Marie-Antoinette. Cette dernière aurait dit, mais c’est contesté « « S’ils n’ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! ». Il est possible qu’elle n’ait pas prononcé ces mots insultants, c’est aux historiens de se prononcer clairement sur le sujet. Mais cette phrase traduit tout de même le mépris de la Cour envers le peuple qui, peu de jours auparavant, avait conquis la Bastille.

Alors, lorsque je fais une comparaison avec ce qu’on appelle « la première dame de France », c’est parce que cette dernière, alors que les affaires se rapprochent de son mari, qu’une large part du peuple souffre réellement, elle n’a rien trouvé de mieux à dire lors d’un interview récente : « Il connaît toutes les appellations latines des fleurs... J'ai été vraiment impressionnée, vous savez. On marchait dans les jardins de l'Elysée, et il m'expliquait tout sur les tulipes et les roses et je me disais : Mon Dieu, mais il faut que j'épouse cet homme. C'est le chef de l'Etat et il sait tout sur les fleurs également. C'est incroyable ! »

Franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre que Sarkozy connaisse tout sur les fleurs ! On aimerait mieux qu’il connaisse un peu plus ce que vit et endure le peuple français, surtout la part la plus modeste et la part qui se démène comme elle peut dans la misère. Quoi qu’en dise un Guaino, pathétiquement en adoration devant son patron, qui se met à bégayer et à perdre pied dès qu’un journaliste comme Edwyn Plenel démontre les turpitudes du pouvoir actuel, Sarkozy n’est pas pour rien, et de loin pas, dans l’appauvrissement évident de toute une partie de la population française. On ne peut pas servir, plus que fidèlement, les plus riches de la Nation tout en se préoccupant des plus pauvres. L’état tragique d’un grand nombre d’entre eux, nécessite une attention constante, ce qui ne fut jamais le cas durant ces quatre dernières années.

Je ne dis pas que nous sommes à la veille d’une nouvelle révolution, même si les privilèges d’un petit nombre commencent furieusement à ressembler aux privilèges de la Cour du roi Louis XVI. Cependant, et là, je n’ai nul doute, en ce qui me concerne, il va bien falloir agir, même de façon révolutionnaire, contre la domination des spéculateurs qui n’hésitent pas une seconde à réduire des peuples entiers à la famine en spéculant sur le blé et autres matières premières alimentaires, tout comme à l’époque de Louis XVI, qui n’hésitent pas non plus à ruiner des pays entiers, juste pour obtenir des bénéfices juteux pour eux-mêmes ou leurs clients. Faire cette révolution ne nécessite pas forcément de passer à la violence, mais si les Etats, comme en France, sont incapables d’imposer des règles et des limites à la voracité des financiers, alors, tout devient possible, même le pire, même le sang qui coule…

http://lesouffledivin.fr/2011/09/28

trader-heureux.jpgLe système capitaliste financier, promu « système indépassable » a, désormais, montré toute sa capacité de nuisance, il faudra bien l’abattre, d’une manière ou d’une autre. Et par conséquent, enlever également le pouvoir des élus qui lui sont encore favorables. Dans notre pays, en vue des prochaines élections, peu de candidats déclarés sont prêts à déclarer la guerre à la marchandisation et à la mondialisation financière. Je suis pourtant persuadé qu’il faudra en passer par là, ne serait-ce que pour éviter la révolte, mais la révolte violente, des peuples spoliés par une bande de fous. Pour l’heure, je ne vois que trois candidats qui s’expriment dans ce sens : Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg. Les Français auront-ils le courage d’aller dans cette direction ?

Jean Dornac
Paris, le 3 octobre 2011

Publié dans Sarkozy & Cie

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